21 décembre 2025

Manuel Dente, alias Nello du Cabaret Chez Nello à Tours : « Être transformiste, c’est mêler fantaisie et illusion »

Nello à Tours, fantaisie et illusion en scène

À quelques pas de la gare de Tours, le Cabaret Chez Nello continue d’attirer familles, collègues et curieux. À sa tête, Manuel Dente, alias Nello, artisan d’un art de la scène où la fantaisie et l’illusion tiennent le premier rôle. Les soirées mêlent dîner, musique et performance transformiste, dans une ambiance chaleureuse qui fait la réputation de la salle depuis 1994.

Le maître de cérémonie ouvre et clôt le spectacle, multiplie les apparitions et le jeu avec le public. Les spectateurs viennent pour rire, s’émouvoir, et repartir avec une histoire à raconter. À Tours, le cabaret est devenu un repère, un lieu de fête qui sait parler à toutes les générations.

Manuel Dente, l’âme du cabaret à Tours et le goût du vrai

Le patron aime accueillir. Cela se voit à sa façon d’ouvrir les bras et de guider les invités jusqu’aux longues tables dressées au bord de la scène. Il s’appelle Manuel Dente, mais dans la salle on l’appelle Nello. Il s’est installé à Tours il y a plus de trente ans et a façonné le Cabaret Chez Nello comme on construit une maison : avec constance, patience et amour du détail.

La salle plonge dans un bain de rouge, teinte qu’il revendique comme sa préférée. Les lumières dessinent des halos doux sur les rideaux, le bar noir capte les regards, et la scène semble plus proche qu’ailleurs. Cette intimité change tout : les artistes lisent les sourires, les hochements de tête, les éclats de surprise. Le public, placé à quelques mètres, devient partenaire de jeu.

Chaque soirée s’articule autour d’un dîner-spectacle. Le service déroule l’entrée, le plat, le dessert au rythme des numéros. Des chansons populaires partagées en chœur, des pastiches inattendus, des danses millimétrées. Le format est simple, mais l’exécution exige une mécanique précise. Une serveuse confie : « Le secret, c’est la synchronisation. Quand la musique démarre, tout doit être en place. »

Nello occupe plusieurs rôles. Présentateur, conteur, transformiste et metteur en scène. Il fait des allers-retours entre le plateau et les coulisses, réapparaît en star, en diva, en personnage de cinéma. « Se glisser dans un rôle, c’est d’abord observer », résume-t-il. Il rappelle que le travestissement sur scène reste un jeu d’acteur. L’objectif n’est pas l’identité, mais la création d’illusions crédibles et joyeuses qui embarquent la salle.

La référence qu’il cite volontiers, c’est Fregoli, immense transformiste des débuts du XXe siècle. Changement éclaire, trouvailles techniques, sens du gag : un répertoire que Nello a adapté au goût d’aujourd’hui. Le rire n’est jamais moqueur, la connivence prime. Un habitué raconte : « Il suffit d’un clin d’œil pour que tout le monde comprenne la blague. »

Le cabaret a fêté ses 30 ans en 2024 avec bougies, plumes et paillettes, et l’équipe a enchaîné dès 2025 une nouvelle revue plus rythmée. Ces jalons ne sont pas seulement symboliques. Ils disent une fidélité du public tourangeau, mais aussi une capacité à se réinventer. Les artistes montent des tableaux inédits, revisitent des classiques, testent de nouvelles scénographies sans perdre la chaleur familiale.

Dans le tissu local, le lieu occupe une place à part. On y célèbre des anniversaires, des départs à la retraite, des repas d’associations. Les entreprises de la métropole viennent y organiser leurs soirées de fin d’année. La proximité avec la gare facilite les groupes venus d’Indre-et-Loire et des départements voisins. « On retrouve ici l’esprit music-hall, mais à taille humaine », résume un client de Saint-Cyr-sur-Loire.

Au-delà des strass, la marque de fabrique demeure l’accueil. Une main posée sur l’épaule pour rassurer, un mot glissé aux enfants, une attention aux personnes âgées. La magie de la soirée commence souvent là, bien avant la première note. Au moment où chacun se sent attendu. L’empreinte de Manuel Dente se lit dans ces détails, ceux qui transforment une sortie en souvenir durable.

Au final, l’adresse tourangelle prouve qu’une scène de quartier peut tenir la distance en restant fidèle à sa promesse : de la proximité, de la sincérité, et cette dose d’illusion qui réveille l’âme d’enfant.

L’art transformiste selon Nello : performance, fantaisie et illusion

Le cœur du projet s’appelle transformisme. Dans la bouche de Nello, le mot renvoie à une technique de scène, à un travail d’acteur et de maquilleur. « On joue des femmes, des idoles, des archétypes », glisse-t-il, « mais on reste comédien. » Cela signifie observer la démarche, la respiration, le port de tête, la façon de tenir un micro. Chaque détail compte pour que l’illusion tienne sans caricature.

Avant d’entrer en lumière, il faut des heures de préparation. Les perruques sont coiffées, les corsets ajustés, les faux cils alignés. L’équipe parle de « ligne de silhouette » pour évoquer ce moment où le personnage s’impose dans le miroir. Sur la table grise, des palettes de maquillage, des strass, des gants satinés. Ce joyeux bazar est en réalité très codifié. Un pantalon bien épinglé peut sauver un changement rapide.

La présence de Nello dans les coulisses rassure les nouveaux venus. Les apprentis regardent, imitent, puis trouvent leur voix. « On apprend à sourire avec les yeux », raconte une artiste. Les chorégraphies se calent au millimètre, les reprises s’enchaînent jusqu’à la fluidité. En observant la troupe, on comprend que la performance transformiste est un art collectif, où le succès de l’un dépend du jeu de l’autre.

Les références historiques trouvent ici une place. Fregoli, encore, mais aussi les cabarets parisiens, Michou ou le Paradis Latin. À Tours, la scène s’inspire de ces mythes sans les copier. Le ton est plus proche, plus tendre, parfois plus espiègle. On rit des clichés en musique, on les détourne avec élégance. La fantaisie ne sert jamais à blesser : elle dessine un monde parallèle où l’on respire un peu mieux.

Le débat contemporain sur les identités traverse parfois les conversations. Manuel Dente distingue son métier de la discussion sociétale. Il parle d’art de la scène, de jeu, de mise en scène. C’est une position claire : sur ce plateau, on raconte des histoires, on offre des métamorphoses éphémères, on tisse des illusions solides comme des souvenirs. Les spectateurs valident à l’applaudimètre, pas au tribunal des idées.

Ce parti pris se sent dans les pastiches. Une star internationale surgit au son d’un tube, une actrice de l’âge d’or renoue avec la vie, une chanteuse réaliste vient tendre un texte fragile. Tout tient à l’énergie, à l’adresse, à la précision. « Quand un spectateur murmure “on y a cru”, c’est gagné », sourit un danseur.

En 2025, la troupe a consolidé un dispositif de changements accélérés. Rideau noir, panneau pivotant, cintres invisibles : la technique appuie la poésie sans la trahir. Une séquence de trois minutes peut embarquer des décennies de chansons. C’est aussi la force de ce cabaret : résumer une époque en un clin d’œil, réactiver des refrains qui rassemblent.

Le public suit volontiers ces voyages éclairs. On voit des adolescents tenir le bras de leurs grands-parents au moment d’un air de Dalida. On entend une table entière reprendre un couplet de variété. Le rire circule mieux quand personne ne se sent pris pour cible. Ici, la parodie est toujours complice.

À l’arrivée, l’atelier du transformiste chez Nello ressemble à un laboratoire joyeux. On y mélange la mémoire populaire et l’audace, la technique et la poésie. Un fil relie tout cela : faire croire, l’espace d’un instant, à une métamorphose parfaite.

Pour découvrir ces coulisses, les recherches en ligne offrent un aperçu, mais la salle donne sa vraie mesure quand les spots s’allument et que la musique démarre.

Chez Nello, une adresse de quartier qui rayonne au-delà de Tours

Le Cabaret Chez Nello reste d’abord une maison ouverte. Les longues tables rapprochent les voisins, et tout le monde finit par échanger. Les groupes d’amis croisent les familles, les clubs de danse côtoient les collègues venus marquer un événement. Cette proximité est un choix. L’équipe mise sur le lien social autant que sur le show.

Le décor rouge tel un écrin, le bar noir, les jeux de lumières : tout raconte une vision claire. L’expérience commence dès la porte franchie. On salue, on guide, on rassure. La salle comptabilise des années, mais l’énergie, elle, reste neuve. Les soirs d’hiver, la chaleur est palpable ; les soirs d’été, la légèreté gagne encore.

La localisation aide. À quelques minutes à pied de la gare de Tours, au 9, rue du Dr Herpin, l’accès est simple pour les visiteurs régionaux. Les cars déposent les groupes en fin d’après-midi. Les hôtels acceptent les arrivées tardives. « C’est pratique, on ne se perd pas », sourit une cliente de Loches.

Le dîner accompagne le spectacle. La cuisine mise sur la convivialité : des assiettes généreuses, des sauces qui racontent un terroir, un dessert qui retombe en enfance. L’important, ici, c’est la cohérence. Le plat arrive chaud quand le rideau remonte. Le pain est à portée de main. La coupe se remplit sans capter l’attention pendant un solo.

La programmation alterne des revues et des soirées thématiques. Fin d’année au parfum de fête, printemps plus éclatant, été pétillant. Entre deux saisons, la troupe prend le temps d’ajuster les costumes, d’ajouter un numéro, de revoir une chorégraphie. Cette respiration maintient la qualité sans épuiser les artistes.

Le public local s’approprie l’adresse. Des associations culturelles de la métropole y programmant des soirées solidaires, des comités d’entreprise choisissant la salle pour une remise de médailles, des écoles de danse venant applaudir une ancienne élève montée sur scène. On mesure alors l’impact d’un cabaret qui fait circuler l’envie de créer.

Pour préparer sa venue, quelques repères utiles circulent parmi les habitués. On les retrouve ci-dessous, condensés en conseils simples et concrets.

  • Réserver tôt les samedis, surtout de novembre à janvier.
  • Arriver 30 minutes avant l’horaire indiqué pour profiter de l’accueil et s’installer sereinement.
  • Privilégier les tables proches de la scène si l’on aime l’interaction avec le maître de cérémonie.
  • Signaler les allergies alimentaires lors de la réservation.
  • Prévoir une tenue confortable et, pourquoi pas, une touche de paillettes pour la photo souvenir.

Ces petites astuces transforment une bonne soirée en moment marquant. Elles rappellent que la magie de la salle se nourrit aussi de la disponibilité des spectateurs et de leur curiosité.

En bref, l’adresse tourangelle conjugue proximité, hospitalité et rythme scénique. Une combinaison simple en apparence, mais exigeante dans l’exécution. Et c’est sans doute là que se joue son charme persistant.

La parole au public et à la troupe : une émotion partagée

Rien ne vaut les témoignages pour saisir le pouls d’une salle. À la sortie, un couple fête ses noces d’étain. « On cherchait une soirée simple et joyeuse ; on a eu bien plus », confie l’épouse. Le mari ajoute : « On s’est sentis regardés, pas juste numéros sur un plan de table. » Cette impression de proximité revient souvent dans les échanges.

Un étudiant en arts du spectacle résume l’expérience en un mot : cohérence. « La scénographie soutient la narration, le maître de cérémonie donne le tempo, la troupe tisse le fil. » Les professionnels de la lumière apprécient un autre détail : la précision des transitions. « Pas de trou noir », sourit un technicien invité un soir de relâche.

Dans l’équipe, les retours éclairent l’envers du décor. « La salle répond très vite », explique une chanteuse. « On comprend instantanément ce qui fonctionne. » Un danseur parle de « plateau vivant ». Les numéros s’adaptent, une vanne s’ajoute, un geste se simplifie. Rien n’est figé, tout respire.

Nello module sa présence au micro. Une phrase pour relier deux tableaux, une pique tendre qui fait mouche, un clin d’œil vers la table des anniversaires. « Être maître de cérémonie, c’est garder le cap sans fermer la porte aux surprises », glisse-t-il entre deux changements. C’est peut-être là l’une des marques de fabrique de la maison.

Les pastiches ont leurs fans. Une habituée détaille son moment préféré : « Quand la star d’un soir apparaît en haut des marches, j’oublie tout. » La salle aime aussi les hommages. Une reprise sobre, une conduite de lumière qui respire, un souffle partagé : ces instants suspendus donnent de la valeur aux refrains connus.

Les associations locales y trouvent leur compte. Une soirée caritative organisée à l’automne a permis de réunir des fonds pour une cause de proximité. Le cabaret prête alors ses paillettes à une utilité supplémentaire : fédérer des énergies. On comprend mieux pourquoi l’endroit fait partie des itinéraires de sortie des Tourangeaux.

Les vidéos en ligne allongent la vie des représentations. Elles fixent un éclat, un pas de danse, un rire. Elles peuvent donner envie, mais elles ne remplacent pas la présence. « La vibration des tables quand tout le monde tape dans les mains, ça ne se capture pas », sourit un spectateur de Joué-lès-Tours.

Ces extraits partagés ouvrent tout de même une fenêtre sur le travail de la troupe, utile pour préparer une venue ou pour revivre un instant marquant.

Au fil des saisons, la salle s’ajuste. Un numéro sort, un autre entre, une chanson avance d’un cran. Cette plasticité préserve la fraîcheur. Elle rappelle que le cabaret, ici, n’est pas un musée, mais une scène vivante où le présent se réécrit chaque soir.

En définitive, la force du lieu se joue dans ce pacte simple : donner et recevoir. Quand le rideau tombe, on garde l’envie de revenir. Et c’est sans doute le meilleur signe d’une salle qui respire juste.

De l’Angola à Tours : itinéraire d’un transformiste et d’une maison de scène

Le parcours de Manuel Dente explique en partie l’identité du lieu. Une enfance en Angola, un retour au Portugal, un passage par les Pays-Bas, avant l’ancrage à Tours. Ce déplacement constant a nourri un goût pour les métamorphoses. Il a aussi donné une palette de références : musiques, couleurs, tempos. Le plateau du Cabaret Chez Nello en porte la trace sans jamais en faire un manifeste.

Avant l’installation définitive, il y eut une troupe itinérante : le « Nello Show ». Des kilomètres de routes, des salles polyvalentes, des fêtes communales, des théâtres de ville. Cette expérience au long cours a posé des bases solides : savoir s’adapter, comprendre une acoustique, régler un costume en urgence. La scène fixe n’a rien effacé de cette école du mouvement.

À Tours, l’ancrage se consolide dès 1994. Trente ans plus tard, l’adresse garde son souffle. En 2024, un week-end spécial a marqué l’anniversaire avec un florilège de numéros. Depuis, l’équipe poursuit avec une revue qui mêle hommages et trouvailles, dans une envie intacte. La fidélité du public local, renforcée par les visiteurs de passage, confirme la place de la salle dans le paysage culturel.

Les repères pratiques aident à planifier une soirée. L’adresse se trouve proche de la gare, au cœur d’un quartier accessible. Le stationnement se gère avec les parkings voisins. Les réservations se font en ligne ou par téléphone. Pour ceux qui découvrent, voici un récapitulatif utile.

Élément Détail
Adresse 9 rue du Dr Herpin, 37000 Tours
Type Dîner-spectacle, revue transformiste, humour et danse
Accès À pied depuis la gare, bus et tram proches
Réservation Site officiel et téléphone, paiement sécurisé
Périodes fortes Novembre-janvier, printemps des associations, été touristique
Public Familles, groupes, entreprises, couples

La perspective 2025 garde le cap d’une revue généreuse. Les tableaux s’annoncent plus visuels, la musique plus contrastée, la scénographie plus mobile. L’idée n’est pas de courir après la tendance, mais d’affiner la signature. « Mieux respirer, mieux surprendre », glisse un régisseur.

Le réseau local reste une force. Les partenariats avec des artisans pour les costumes, les imprimeries pour les programmes, les écoles de musique pour repérer des talents. Cette économie de proximité nourrit l’authenticité du lieu. Elle irrigue aussi l’emploi à l’échelle du quartier, des soirs de service aux postes techniques.

Pour réserver, les visiteurs passent par le site de l’établissement ou téléphonent à l’accueil, où une voix propose les dates, les menus, les plans de salle. Une adresse électronique permet de préciser un anniversaire, un message sur scène, un gâteau à la bougie. Les demandes spéciales trouvent souvent une solution simple.

Ce parcours cosmopolite et cette organisation du présent convergent vers la même promesse : une soirée où la fantaisie s’invite sans chichi, où l’illusion s’assemble avec soin, où la performance se partage comme une évidence. C’est l’identité d’une maison qui a appris à se transformer pour rester elle-même. Et c’est peut-être cela, la meilleure définition de la scène tourangelle signée Nello.

Antoine.76

Journaliste passionné de 42 ans, je parcours le monde pour raconter les histoires qui l’animent. Curieux, rigoureux et toujours en quête de vérité, j’aime donner la parole à celles et ceux qu’on entend rarement. La transmission et l’information sont au cœur de mon engagement quotidien.

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